La
scolarisation va se développer en France à partir de 1830. L’école
publique, gratuite et obligatoire sera définie par la loi Ferry du
16 juin 1881 et par celle du 28 mars 1882. A partir de 1880, de
gros efforts vont être entrepris pour la construction et
l’aménagement de bâtiments permettant un véritable enseignement.
Les
écoles d'Ouveillan telles que nous les connaissons aujourd’hui,
datent de la IIIe République. Elles comprenaient les classes au
rez-de-chaussée et les logements de fonction des instituteurs dans
les étages.
Dans
le paysage de tous les villages languedociens, ces écoles de la IIIe
République sont un marqueur fort par leur architecture. Elles
constituaient aussi une limite du village car elles ont souvent été
implantées en limite de son extension à la fin du XIXe s.
Les
archives départementales de l'Aude conservent, dans la série 2OP un
certain nombre de documents relatifs à la construction des écoles
primaire et maternelle d'Ouveillan à la fin du XIXe s.
Les
documents relatifs à l'école primaire sont peu nombreux et aucun
au sujet de la construction.
Le
terrain de l'école au lieu-dit « La Garrigue », parcelle
D 55, d'une superficie de 1344 m² fait l'objet d'une promesse de
vente de Monsieur Fabre à la mairie, le 10 avril 1879, au prix de
5,50 francs le m².
Le
7 octobre 1879, l'entreprise Rossignol Père et fils, de Narbonne,
est adjudicataire des travaux de construction de l'école primaire.
Le
5 juillet 1880, le projet de construction de l'école bénéficie de
l'agrément de la préfecture de l'Aude.
Visiblement,
les travaux de construction ne se passent pas dans un climat serein
entre la mairie et l'entreprise Rossignol. En effet, le conseil
municipal se réunit le 6 août 1880 pour examiner la demande de
réalisation d’entreprise à l’amiable présentée par
l’entreprise Rossignol, adjudicataire des travaux de construction
de l’école publique. Monsieur Rossignol se plaint des retards mis
à payer le 1er acompte, ce que réfute le conseil
dont plusieurs membres ont fait une avance (environ 6000 F) sur leurs
fonds propres en attendant que la Caisse des Dépôts et Consignation
vérifie le dossier. La mairie reproche au sieur Rossignol « de
saboter les travaux en ne laissant sur le chantier qu’un maçon et
un ouvrier incompétent ». La demande de règlement à amiable
est rejetée par le conseil municipal mais comme l’entreprise est
insolvable, la commune doit payer l’expertise.
Les
travaux de construction de l’école primaire seront par la suite
suivis par Louis PAYRAS, ingénieur (architecte) à
Narbonne. Visiblement,
il n'y aura plus de souci jusqu'à l’achèvement.
L'école
primaire comprenait l'école des garçons à gauche, avec sa cour et
l'école des filles à droite, elle aussi avec sa cour. Elles étaient
séparées par un haut mur, puisque à cette époque l'école n'était
pas mixte. Dans les cours avaient été plantés des arbres
(platanes et acacias).
Aujourd'hui,
le mur de séparation de l'école primaire entre l'école des garçons
à gauche et l'école des filles à droite a été démoli. A la fin
des années 60-début des années 70, une porte avait été percée
entre les deux cours, pour les écoliers de mon âge, on s'en
souvient très bien.
Les
préaux des écoles primaires des filles et des garçons, que pas mal
d'entre nous ont connus et qui sont aujourd'hui démolis, ont été
conçus par le géomètre-architecte P. Cabannes d'Argeliers (plans,
élévations et coupes datés du 22 août 1889), qui fera ensuite,
pour la mairie d'Ouveillan, le bassin du Gers en 1890.
Commune
d’Ouveillan. Projet de préau couvert à construire dans les cours des écoles.
Plan, élévation et coupe, échelle : 0,01 pm. Papier de lin blanc,
brillant, encre noire, rehauts de couleurs. Dressé par le géomètre-architecte
soussigné, P. Cabannes d’Argelliers. Argelliers le 22 août 1889.
Je suis bien évidemment très sensible à cet article
RépondreSupprimerétant un des plus proche écolier (avec Jean Pierre Santos qui habitait au point de vente du domaine Lalaurie)