D'après la Revue viticole : annales de la viticulture et de l’œnologie françaises et étrangères, C. Ladrey, 1863
L'auteur
a réalisé des observations pendant 11 ans à Ouveillan et aux
alentours et a noté les fluctuations des cours des 3/6 (alcool) et
des vins
1852 : au
mois de janvier, les 3/6 étaient à 50 francs l'hectolitre, les
augmentations successives le fait monter à 109 francs en octobre.
1852-1853 : le
prix des 3/6 continue de monter pour arriver au mois d'octobre 1853 à
165 francs l'hectolitre. Les vins ordinaires se vendent à 30 francs
l'hl.
1854-1855 : le
14 juillet 1854, les 3/6 arrivent au prix maximum de 231 francs
l'hectolitre au marché de Béziers. Les vins ordinaires valent, à
l’approche de la vendange, environ 43 francs l'hl. On fabrique des
vins avec toutes sortes de produits industriels (sic), les betteraves
commencent à fournir de l'alcool. En avril 1855, la cave de
Crabit à Narbonne vend son vin 47 francs l'hectolitre. Les vins de
plaine se vendent à 30 francs. En août 1855, 1400 hl de vin de
Bassoul se sont vendus à 40 f/hl. Un tonneau de vin de Roubia s'est
vendu à 45 francs/hl.
1855-1856 :
les 3/6 remontent jusqu'à 200 francs/hl au 28 octobre 1856. En
octobre 1855, après la vendange, les plus beaux vins de Narbonne se
vendent 40 à 45 francs/hl. En septembre 1856, on vend des vins vieux
jusqu'à 70 francs/hl.
1856-1857 :
le 15 octobre 1857, les 3/6 sont à 185 francs/hl. Le vin de Peyriac,
de Sigean, de la cave de Lebrettes et de Crabit à Narbonne se vend
50 francs/hl. Les aramons de la Capoulade dans la plaine de l'Aude
àsont à 50 francs. Mais, en novembre, celui de Moussoulens n'est
plus qu'à 35 francs. En février 1857, le vin de Preissan se vend à
48 francs.
1857-1858 :
au mois de janvier 1858, les 3/6 sont à 90 francs/hl, en juillet le
prix baisse à 70 francs et n'est plus qu'à 50 francs en octobre.
Entre octobre et décembre, les vins se vendent entre 20 et 30
francs/hl.
1858-1859 :
au 13 octobre 1859, les 3/6 sont à 130 francs, cette augmentation
est due aux gelées des 2 et 18 avril. Aux vendanges de 1858, la
futaille manque complètement. Les vins de premiers choix s'achètent
seulement 12 francs/hl, certains vins comme ceux de Roubia,
Fontarèche et Bassoul tombent à 7 ou 8 francs. Les cours sont entre
8 et 13 francs en janvier, février et mars 1859. La cave de Preissan
arrive à vendre son vin 12,75 francs/hl en avril 1859. Fin mai, les
cours remontent et les belles qualités se vendent entre 20 et 25
francs. Il est précisé que les désastres sur la vigne et les
besoins de l'armée d'Italie font la hausse. En juillet 1859, la cave
du Terral à Ouveillan vend 2600 hl à 18 francs/hl.
On
voit donc qu'à partir de 1852, le cours des vins va augmenter
jusqu'en 1858 puis à partir de cette année, les prix baissent
graduellement. La vendange de 1858 a été tellement importante que
l'on manquait de tonneaux, mais le commerce était insuffisant pour
absorber de telles quantités. Ce qui va entraîner une baisse des
prix. Les chiffres ci-dessus montrent que les prix des vins diminuent
au cours de cette décennie et donc que le revenu brut du
propriétaire de vigne est incertain.
Commentaires
Enregistrer un commentaire