Les caprices de la météo à Ouveillan entre 1852 et 1862

Au milieu du XIXe s., C. Landrey  a réalisé des observations pendant 11 ans à Ouveillan et aux alentours et a noté les « accidents atmosphériques » au regard de la production du vin.
Il publie ces observations en 1863 dans la revue viticole, les annales de la viticulture et de l’œnologie françaises et étrangères.


1852
20, 21 avril : des gelées blanches détruisent la moitié de la récolte à Ouveillan et la totalité en plaine.

14 juin : un « vent terrible » passe sur les vignes et fait de gros dégâts. La maladie de la vigne commence a apparaître mais fait plus de ravages dans les plaines de l'Aude qu'à Ouveillan.
1853
7 mai : les vignes sont gelées en Bourgogne et dans le Lyonnais. Les grosses pluies qui sont tombées en Narbonnais ont préservé les vignes de la gelée. La maladie de la vigne enlève une bonne partie de la récolte. L'anthracnose des carignans détruit à peu près tout sur les souches.
1854
L'oïdium et le rougeau dévastent les vignobles

1855
29, 30, 31 mars : petites gelées blanches contrariées par le vent et les nuages. Les gelées touchent tout de même quelques aramons dans la plaine le 30.
14 juin : vent violent du nord-ouest qui abat beaucoup de ceps.

La maladie fait de ravages, des essais de soufrage sont réalisés et paraissent réussir
1856
5 mai : petite gelée blanche qui touche les vignes les plus exposées, les lieux bas, travaillés récemment ou portant de l'herbe.
Juin : premiers jours de juin : fortes rosées qui brûlent les carignans
7 juin : un "grand vent" qui abîme les vignes
Juin : dégâts de la pyrale
27 juin : la maladie se développe rapidement, des soufrages répétés sont nécessaires
13, 14 juillet : les fortes chaleurs surprennent le raisin
18 juillet : il grêle autour d'Ouveillan. Certains communes perdent une bonne partie de leur récolte Ginestas, Argeliers, Quarante, Cruzy, Capestang, Cazouls, Béziers...).
Septembre : les vendanges commencent le 20 septembre. A partir du 30, la pluie entraîne une forte pourriture qui fait perdre une partie de la récolte.
1857
Mars : une grande quantité de petits escargots et de chenilles à long poil ravagent les vignes
17 avril : gelée blanche inoffensive
2 mai : petite gelée blance très partielle
Fin mai : un orage de grêle fait des dégâts à Puisserguier, Quarante, Luc et quelques autres communes
Juin : dégâts de l'oïdium et de la pyrale,
Juillet et août : du 19 juillet au 6 août chaleurs suffocantes et rosées du matin. Beaucoup de raisins brûlés

27 septembre : des inondations font perdre la récolte des vignes non vendangées dans les lieux bas. A partir de ce moment la récolte pourrit.

1858
11 avril : les escargots font encore des ravages
25 avril : la pyrale apparaît sur les feuilles des aramons
25 mai : ouragan violent qui abat un grand nombre de ceps
août : du 4 au 15 août : quelques orages de grêle touchent Cessenon, Puisserguier, Gruissan.
Septembre : fin des vendanges fortement attaquées par la pourriture 

1859
2 avril : forte gelée blanche qui détruit la récolte des arrondissements de Pézénas, Béziers, Narbonne, Montpellier, le Roussillon, le Bordelais. Les villages du bord de mer comme Gruissan et Lapalme ont peu souffert.
18 avril : gelée blanche qui touche Lunel, Montpellier, la Bourgogne, la Champagne, le Cher, l'Orléanais...
4 juin : la grêle fait beaucoup de dégâts dans le Roussillon et les Corbières
Juin : les pyrales gagnent du terrain
1er juillet : le soufre manque dans le pays. Le prix monte à 70 francs les 100 kilos. La maladie de la vigne fait de gros ravages.
5 juillet : le développement de la végétation est touché par des chaleurs excessives : 40] C. à l'ombre.

Septembre : Le peu de raisin restant sur les souches, « comprimé par la sécheresse de l'année, donne peu de moût »
1861
10 au 14 avril : géles blanches en Provence
1er mai : petites gelées blanches à Montpellier et dans quelques basses plaines de l'Hérault
6 mai : gelée blanche à Bordeaux
23 juin : orage de grêle dans l'Hérault (Florensac, Marseillan,...). Les dégâts s'étendent sur un rectangle de 2 km sur 8. Gros dégâts.
21 juillet au 10 août : rosées et chaleurs échaudent les raisins ; « on dirait qu'on les a ébouillantés »
Septembre : fin des vendanges difficiles ; pertes par la pourriture.


1862
16 avril : petite gelée blanche qui enlève quelques bourgeons à Ouveillan
14 juin : orage de grêle dont le centre est la commune de Coursan
août : beaucoup de raisins échaudés
15 août : grêle à Pézénas
Septembre : vendanges très pluvieuses, inondations dans toutes les plaines, fortes diminutions de récolte à cause de la pourriture, qualité perdue, grande production de vin de fabrique.

Les désastres annuels frappent souvent, les insectes nuisibles font des ravages chaque année. La perte d'une récolte de vin est une charge très lourde à supporter (à cette époque comme maintenant).

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