De tous
temps, les sonneries des cloches de l'église ont eu une
signification dans la vie quotidienne des habitants et des
paroissiens ouveillanais.
Mais,
en 1846, le curé d'Ouveillan, après 10 ans de respect de cet ordre
des choses, a changé la règle en utilisant la grosse cloche
quelles que soient les occasions.
Face
à cette situation et forts mécontents, des administrés ont adressé
une pétition au maire pour que le curé respecte la règle établie
« depuis des temps immémoriaux » :
"Pétition
d'habitants d'Ouveillan à Monsieur le maire
Monsieur
le maire,
Les
soussignés ont l'honneur de vous exposer qu'il existe d'un temps
immémorial dans cette commune trois cloches, dont l'une qui est au
dessus de la sacristie n'a toujours servi que pour les messes de
chaque jour et les baptêmes et les deux autres qui sont dans le
clocher pour l'office divin du dimanche, l'angélus du matin et du
soir ; la plus grosse des deux ne servait que pour avertir les
habitants d'un danger.
Cet
ordre des choses ayant été interverti sans nécessité et sans
autorisation et la plus grosse cloche fonctionnant aujourd’hui pour
tous les cas indistinctement, il résulte de ce mode adopté que la
sûreté de nos propriétés et de notre tranquillité personnelle se
trouvent compromises.
Nous
demandons en conséquence, vu les incendies qui éclatent
journellement que les anciens usages soient remis en vigueur, usages
qui ont été pratiqués par tous les curés qui ont desservi notre
paroisse et par notre desservant d'aujourd'hui pendant 9 à 10 ans.
Nous
espérons monsieur le maire que vous rendrez justice à Monsieur le
préfet afin que ce magistrat veuille dans sa sagesse la prendre en
considération.
Nous
sommes avec un profond respect, Monsieur le maire.
Vos
dévoués administrés
Sabatier,
Barraud, estival, decourt, Bonet ainé, Decourt Gilles, Malardeau,
Cbardès, Guiraud, Pous, Antoine Gallinier, Jean Marty, Adrien
Calcat, Jean Berlan fils, Roques Etienne, Cabanes, Marty, Berlan,
Jean Pous, Calcat Joseph, Rallion, Martin Joseph, Petit Auguste,
Amans Gleizes, Gleizes Jean-Pierre, Marty Etienne, Malardeau Jean,
Rouquette, Sabatte, Lignon, Jean Lignon, Pailles, Pujol,
Sabatier...." (et
bien d'autres signataires)."
Le
maire a transmis la pétition au sous-préfet de Narbonne et la chose
est remontée jusqu'au préfet de l'Aude. Finalement, le maire a
pris un arrêté municipal, validé par le préfet de l'Aude, pour
remettre les choses dans le bon ordre. Cet arrêté a été signifié
au curé, de manière orale, par le garde-champêtre dénommé
Amigues, qui s'est rendu chez lui.
"Dispositions
d'un arrêté de police pris par Monsieur le maire d'Ouveillan le 10
octobre 1846 approuvé par monsieur le sous-préfet de l'autre le 16
du même mois.
Art
1er - A l'avenir, pour appeler les fidèles à la prière soit à la
messe de chaque jour, soit à un baptême ou toute autre cérémonie
religieuse, il ne sera fait usage que de la petite cloche qui est au
dessus de la sacristie comme il s'est pratiqué de tout temps.
Art.
2 - Pour l'office divin du dimanche, sépulture, angélus du matin et
du soir, il ne sera fait usage que des deux loches qui sont dans le
clocher.
Art.
3 - Pour avertir les habitants d'un danger commun tel qu'incendie ou
toute autre calamité, on ne fera usage que de la grosse cloche afin
que la population (un sinistre venant à éclater) puisse se porter
promptement sur les lieux avertie par le son de cette cloche, sachant
qu'elle ne doit fonctionner que pour annoncer un danger.
Soient
les dispositions ci-dessus notifiées à mr Dellon, curé de cette
paroisse, par le garde champêtre, qui rapportera procès-verbal de
ladite notification.
Ouveillan
le 24 octobre 1846
Le
Maire
Berlan"


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