L’étang
d'Ouveillan est une dépression fermée, délimitée de tous les
côtés par les reliefs des Roquevaquières (61 m), de la Grangette,
du Colombier, du village, du Cabirou et d’Aiguefer. Il constitue un
bassin versant d’une centaine d’hectares vers lequel les pentes
descendent vers le centre de la cuvette à une altitude de 8 m.
L’étang est drainé par un réseau de fossés le long desquels
poussent des tamaris. A l'occasion des fortes pluies d'automne ou
d'hiver, il est régulièrement rempli d'eau.
La beauté de cet ensemble paysager dominé par les collines, au sein de la plaine viticole, mérite d’être soulignée et d’être préservée dans le futur. Mais comment cet étang s’est-il formé ?
L’eau et le vent ont modelé et modèlent encore les paysages que nous voyons aujourd’hui. Le Cers, le Marin et le Grec en ont été les sculpteurs durant des millénaires. Le relief de l’arrière pays Narbonnais et Biterrois est constitué de séries de pechs et de collines dominant des plaines et de nombreuses cuvettes ou dépressions.
L’eau et le vent ont modelé et modèlent encore les paysages que nous voyons aujourd’hui. Le Cers, le Marin et le Grec en ont été les sculpteurs durant des millénaires. Le relief de l’arrière pays Narbonnais et Biterrois est constitué de séries de pechs et de collines dominant des plaines et de nombreuses cuvettes ou dépressions.
La
plus connue de ces dépressions souvent dénommées étangs est celle
de Montady, encadrée et dominée par le relief de l’oppidum
d’Ensérune et par celui du village. Ces reliefs qui ont des formes
allongées trahissent leur origine. Il s’agit en fait d’anciens
creux, des fonds de vallées de l’époque Tertiaire (5 millions
d’années), remplis de matériaux durs, qui sont devenus bosses par
l’action de l’érosion durant la période du Quaternaire. Durant
cette période périglaciaire - entre 250 000 et 20 000 - dans un
climat très froid et sec, des vents violents ont mis en action des
éléments minéraux (sables, graviers) qui en tourbillonnant ont
créé des cuvettes que l’on dénomme « dépressions éoliennes ».
Entre
les deux reliefs de l’oppidum d’Ensérune et de Montady, le sol
constitué de roches plus tendre a été soumis à l’érosion
éolienne qui a creusé la dépression et mis en relief les roches
plus résistantes (oppidum d’Ensérune et Montady). Les
spécialistes estiment que l’action du vent a déplacé plus de 120
millions de m3 de matériaux pour constituer la cuvette.
Ces
formes de reliefs sont très fréquentes en Languedoc-Roussillon et
particulièrement représentées entre le seuil de Naurouze et la mer
: Mas-Sainte-Puelles, Jouarres, Marseillette, Ouveillan, Preissan,
Capestang, Vendres, Bages, Sigean, Doul…
Beaucoup
de ces dépressions éoliennes ont été ennoyées par la mer, par
deux fois, durant le Quaternaire lors de la remontée du niveau marin
: il y a 125 000 ans pour les étangs de Vendres et de Capestang et
il y a entre 10 000 et 7000 ans pour les étangs autour de Narbonne.
Ces
nombreuses dépressions éoliennes, totalement fermées et
marécageuses, ne sont alimentées que par les eaux de pluies qui
ruissellent sur les versants. Seule, l’action de l’homme à
partir du Moyen-Age a permis de drainer ces étangs comme à Montady
où un système de drainage rayonnant exceptionnel a été mis en
place au XIIIe siècle. A Ouveillan, les tentatives d’assèchement
au début du XIVe siècle n’ont pas réussi et c’est finalement
il y a 130 ans, en 1867, qu’il a été réellement asséché.
Pour en finir avec ces éléments de géologie, il ne faut garder en mémoire que l’homme préhistorique a été contemporain des phases de creusement des dépressions éoliennes et de l’ennoiement des étangs de Capestang, de Vendres et autres étangs littoraux.
Pour en savoir un peu plus sur ce sujet :Jean-Loup ABBE, A la conquête des étangs. L’aménagement de l’espace en Languedoc méditerranéen (XIIe-XVe siècles), Presses Universitaires du Mirail, octobre 2006, 331 p.http://w3.terrae.univ-tlse2.fr/spip/spip.php?article165
Pour en savoir un peu plus sur ce sujet :Jean-Loup ABBE, A la conquête des étangs. L’aménagement de l’espace en Languedoc méditerranéen (XIIe-XVe siècles), Presses Universitaires du Mirail, octobre 2006, 331 p.http://w3.terrae.univ-tlse2.fr/spip/spip.php?article165
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